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Le plâtre en façade

Autant l'utilisation du plâtre en intérieur est-il bien connu, autant les façades en plâtres forment un sujet moins documenté, alors même qu'elles ont plus courantes que ce que l'on imagine
(rappel : comment les reconnaître ?). On en a répertorié ici quelques exemples qui ne demandent qu'à être complétés par les observations de chacun, que nous intégrerons avec plaisir (nous citons nos sources) : à vous de jouer.

A noter : pour les ravaler, rien de plus simple : il suffit de les refaire comme à l'origine.
D'ailleurs la technique des plâtres d'extérieur, qui a connu une certaine éclipse après guerre, connaît atuellement une véritable renaissance.
La raison en est simple : après quelques décennies d'engouement pour des techniques diverses (ciment, imper, I3, I4, monocouche, etc ....), on s'est aperçu :
* que la mise en oeuvre des plâtres extérieurs est aisée et robuste
* que c'est encore la solution qui marche le mieux.


Voici donc un petit aperçu :
* de quelques exemples historiques (Gipsmörtel, gypsum plaster, greïa, grilla, stucs pierre, stucs briques, ...)
* des caractéristiques des plâtres de ravalement
* de leur mise en oeuvre

Quelques exemples

On a ici répertorié quelques exemples qui ne demandent qu'à être complétés par les observations de chacun, que nous intégrerons avec plaisir (nous citons nos sources).

En gros : partout où on a du gypse dans le sol (cf les carrières de plâtres en France et les carrières de plâtre en Europe de l'Ouest), on en a fait du plâtre. Il a alors été utilisé entre autres pour les façades. De plus, on l'a parfois fait circuler assez loin.

Paris et Ile de France

Les façades en plâtre sont bien sûr omniprésentes. En gros, tout le bâti antérieur au XIXème siècle qui n'est pas en pierre de taille est en plâtre, en n'oubliant pas que beaucoup de façades qui paraissent en pierre sont en réalité en stuc pierre et que nombre d'immeubles n'ont que leur façade sur rue en pierre de taille, mais la façade sur cour et l'ensemble des bâtiments en fond de parcelle sont en plâtre.
Pêle-mêle :
* Place des Vosges : stuc brique et stuc pierre
* Extérieur du Palais Royal
* châteaux et parcs de Chantilly, de Versailles, ...
* Marais, Belleville, Ménilmontant, Hurepoix, Mantois, Vexin, Orxois, Provinois, etc ....
* murs à pêches de Montreuil

Vallée de la Seine et la côte normande
Le plâtre parisien a été transporté, en cru ou en cuit, sur la Seine et par cabotage de Châtillon sur Seine à Dieppe avec une place particulière pour Rouen, tant entre pan de bois qu'en enduits couvrants.
Des exemples existent aussi à Quillebeuf et à Caudebec (vixit M. Capdevielle).

PACA (Provence, Alpes, Côte d'Azur)
Un long sillon de gypse a permis la fabrication de plâtre (autrefois appelé localement gip ou greïa ou grilla ou gria, etc ... et la réalisation de ravalements de façade du Sud au Nord des Alpes.
* dans les grandes villes : Marseille, Nice et bien sûr Aix en Provence
* dans l'arrière-pays : appelé localement "gip" Digne, Sisteron, Ubaye, Gap, etc ...
* en Vésubie (Lantosque) : cf l'étude sur les enduits et les gypseries de la Vallée par M. Mercadier
* en Savoie : vallées de l'Arvan, de la Maurienne, de la Tarentaise, des Bellevilles, avec une mention toute particulière pour la Vallée de Valloire qui, très préservée, possède encore de très nombreux exemples en place et qui a fait l'objet d'une belle monographie de la part de M. Mercier, architecte. Le plâre est ici appelé gria.
* ...

L'aspect de ces enduits est très varié à cause de la grande complexité géologique locale (différentes couleurs de gypse, différentes impuretés qui se retrouvent sous forme de granulats dans l'enduit) associée à des conditions de fabrication souvent très artisanales et variées (combustible, type de four, type de broyage, ajouts éventuels).
Il ne faut pas oublier la grande tradition de gypserie locale qui s'exprime en plafonds, en cheminées, etc ...

Pyrénées
Des exemples s'étalent le long des Pyrénées de Pézenas à Bayonne (M. Bareyre vixit) en passant par Toulouse.

Centre de la France
Bourbonnais, Vichy, Moulins, Le Puy, etc ...

Ouest de la France
Angers (M. Chasles vixit), Rennes, ...

Bourgogne

Centre de Dijon
Montbard : avec l'exemplaire Hôtel de Buffon (M. Pallot vixit).
Beaune (hôtels particuliers des marchands de vin par exemple).

Ne parlons pas des exemples étrangers : gipsmörtel, gip suisse, timchent, gesso et iessos divers.

Plâtres de ravalement

L'utilisation en façade de plâtre nécessite d'employer des plâtres particuliers, plus résistants que les plâtres utilisés pour les travaux intérieurs.

Ils étaient obtenus jusqu'à l'entre-deux-guerres dans des fours droits ou des fours culés, dont le dernier fut probablement celui de Soisy sous Montmorencty (début des années 50).

Un point important à noter est qu'il ne suffit pas, contrairement à ce que l'on peut parfois lire, d'ajouter de la chaux à un plâtre ordinaire pour en faire un plâtre d'extérieur : c'est bien la qualité du plâtre lui-même qui est importante : on possède d'ailleurs de nombreux exemples d'utilisations historiques de plâtre pur.

La remarque vaut également pour le sable : l'ajout de sable dans un plâtre ne le rend pas propre à être utilisé en extérieur. D'ailleurs l'immense majorité des plâtres anciens ne contiennent pas de sable. En particulier, le M.P.C. (Mortier Plâtre Chaux) et ses proportions 3/2/1 n'ont été mis au point que dans les années 1970 par la société BatExpress.

De la même façon, la notion de "plâtre gros" n'est pas synonyme de "plâtre d'extérieur". Un plâtre gros est simplement un brut de four non broyé : il existe des plâtres gros au sens de la norme qui ne sont pas utilisables en extérieur (par exemple, les plâtres qui servent à la préfabrication des plaques de plâtre). La confusion provient de ce que les bruts des anciens fours ("fours à culée") convenaient pour les ravalements. Ce n'est plus forcément le cas avec les fours modernes.

Dans tous les cas, pour éviter les problèmes, il convient de se rapprocher des fournisseurs.

Mise en oeuvre des plâtres en extérieur

Là encore, pour connaître les prescriptions précises de mise en oeuvre, il faut impérativement consulter les différents fournisseurs. Ce n'est pas que la mise en oeuvre soit complexe : elle est même souvent plus simple que d 'autres techniques, par exemple en cas de fortes épaisseurs. Simplement, elle possède ses particularités.

Voici seulement quelques pistes :
Le moins de couches possibles
Le plâtre peut être mis en oeuvre en très fortes épaisseurs sans problème. A contrario, il faut éviter de multiplier les couches. En particulier, la notion de gobetis d'accroche n'existe pas en plâtre.

Incompatibilité avec les liants hydrauliques
Si un plâtre doit être mis en contact avec un liant hydraulique (pièces préfa, enduits au ciment ou à la chaux hydraulique (nom normalisé NHL), parpaings, etc ...), il faut absolument que celui-ci ait fini sa prise, c'est à dire qu'il ait été mis en oeuvre et maintenu humide plus de 28 jours.
Protection contre les ruissellements localisés
Les plus grands ennemis des façades en plâtres sont les ruissellements localisés. D'où le soin scrupuleux qui doit être apporté aux ouvrages de protections : bandeaux, corniches et autres modénatures, ainsi que les couvertines, bandes de rejaillissements, oreilles d'ours, soubassements, etc ....
Finitions
Outre les finitions classiques (gratté, taloché, travaillé à l'outil, jetté, ribé...), le plâtre présente quelques finitions qui lui sont propres : coupé à la berthelet, lavé, lissé, .... : cf le glossaire des finitions.


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