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Chaux à Lapins

On trouve dans les confins de l'Ile de France des mortiers très fins, tendres, terreux, de couleur ocre ou franchement brune, en enduit plein ou à têtes de pierre vue : c'est de la Chaux à lapins.

Définition

La Chaux à lapins est un mortier à base de chaux aérienne (CL 90) et de sable à lapin, sans adjonction de ciment ou de chaux hydraulique.

Champs d'application

La Chaux à lapins est destinée à la réfection des murs intérieurs du bâti vernaculaire, en particulier de la Brie Champenoise, du Beauvaisis ou de l'Etampois.
(NB : dans le cas du bâti en plâtre, courant dans ces régions, utiliser le "Plâtre Briard").
Chaux à lapins peut également s’employer sur maçonnerie traditionnelle.
Cependant, dans tous les cas de figure, il s'agit de techniques traditionnelles non couvertes par les textes et les garanties réglementaires en vigueur.

Avantages

La composition de Chaux à lapins la recommande tout spécialement pour la réfection du bâti réalisé ainsi à l'origine : elle permet de conserver ou de retrouver l'aspect doux et fin de ces mortiers.
Elle est ainsi spécialement adaptée au bâti à la terre (pisé, bauge, maçonnerie montée à la terre).
L'absence de retrait lors de la prise rend sa mise en oeuvre très sûre, même en fortes épaisseurs (jusqu'à 4 cm par couche). Après séchage, la Chaux à lapins se recarbonate à l'air et fabrique un calcin de surface qui lui confère sa résistance et sa durabilité.
Enfin, sa forte teneur en chaux donne une excellente compatibilité avec un éventuel badigeon à la chaux.

Finitions et couleurs

La Chaux à lapins permet les finitions lissées, talochées ou feutrées des enduits chaux/sablons traditionnel.
Elle existe en plusieurs variétés pour conserver les caractères parfois très locaux dûs aux différentes natures de sablons : elle est fabriquée sur-mesure à la couleur exacte souhaitée par le client.
De plus, elle existe en différentes vitesses de prise.

Précautions de conception

Les maçonneries anciennes à enduire doivent être à l'abri des intrusions d'eau indésirables (ruissellements, fuites, infiltrations, ...).
En particulier, les enduits extérieurs, les couvertures, les ouvrages de pied et les drains doivent assurer convenablement leur rôle.

Travaux préparatoires

Dans tous les cas, il faut piocher l'ancien enduit sur au moins 12 mm, ainsi que tous les éléments non adhérents au support ou de qualité insuffisante. On traite les pathologies du support, puis on dépoussière. Au final, le support doit être propre, exempt de suie, bistre ou efflorescences.
Les parties très profondément piochées doivent, avant l'enduction, faire l'objet d'un remaillage de «remplissage» avec des matériaux identiques à ceux d'origine.
Le support doit présenter une surface d'accroche suffisante. En particulier, dans le cas de murs en torchis, on griffe la surface, puis on réalise des trous d'ancrage pour l'enduit, obliques vers le bas, à l'aide d'un poinçon (1,5 cm de diamètre) (si le torchis éclate ou poudre, ne pas hésiter à le remouiller). Les parties très profondément piochées doivent, avant l’enduction, faire l’objet d’un remaillage de «remplissage» avec des matériaux identiques à ceux d’origine.
Tous les éléments en bois ne restant pas apparents doivent être grillagées avant l'enduction, de même que toutes les hétérogénités du support (baculat ou treillis de roseau). Une mise en grillage générale est toujours possible.

Mise en oeuvre

En raison de la présence de chaux aérienne dans le produit, il est impératif de porter des gants.
La Chaux à lapins ne doit pas être appliquée en période de grand froid, ni sur support gelé ou en cours de dégel. Par temps chaud, il est nécessaire d'assurer sa protection contre l'action directe du soleil durant les travaux et les premiers temps de séchage (7 jours).
Ne pas appliquer par temps très chaud ni en plein soleil.

Humidifier la veille de l'application (sauf en cas de risque de gel pendant la nuit), ainsi qu'une heure avant l'application. Le support ne doit plus présenter de brillance au moment de l'enduction.
La Chaux à lapins se gâche manuellement à l’aide d’un malaxeur dans une auge en caoutchouc, pour former une pâte homogène tenant en charge sur au moins 3 cm d’épaisseur.
Aucun ajout autre que l'eau de gâchage, pure et propre, n'est autorisé.

Il se fait en une couche, d'au moins 12 mm d'épaisseur.

Suivant les versions, on dispose de'une demi-heure à 2 heures pour étaler et régler.
La finition commence de 1 à 3 heures après :
* par coupage ou

* par lissage à la lisseuse inox biseautée
* par feutrage avec une éponge légèrement humide.

Consommations

Environ 13 kg/m² par cm d'épaisseur

Conservation

4 mois à l'abri de l'humidité, dans un local sec et sain.

Conditionnement

En sacs papier de 25 kg, doublés PE sur palettes banderolées.
Naturellement ocre ou teinté, sur mesure.

Version 1.2

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